STRN-251

Musique : David Vincent AKA Le Voisin
Pochette : DJ No Breakfast

"LE VOISIN est né d'un constat simple: bassiste depuis l'adolescence dans divers groupes obscurs albigeois, je remarquais, au fil du temps, que nos versions démos étaient souvent bien meilleures que nos versions studios.

Émerge donc l'idée d'enregistrer sur un magnétophone quatre pistes à cassette. Mais cette fois-ci en solo; finies les querelles d'égo!

Le but est d'aller à l'essentiel: quatre pistes uniquement, pas de copier-coller ou de undo possible...bref, pas d'ordi avec sa cohorte de possibilités infinies. Idem pour les instruments: une petite poignée de synthés, une boîte à rythme et une basse.

Et comble du paradoxe, ces contraintes sont devenues libératrices et créatrices.

Exit les incessantes retouches. Oust! les banques de sons opulentes...

La bite et le couteau, voilà mon choix chaud !

Je fais une musique avant-ringarde sous influence: musique de film/musique de librairie/musique électronique/coldwave/new wave

Tout commence l'été dernier. Confiné chez moi par la canicule, je tchaoupine ma nouvelle acquisition, un Korg Lambda, un synthétiseur string ensemble analogique magnifique, trouvé pour une bouchée de pain sur le Marketplace de Facebook. De cette errance surgit un morceau que je décide de baptiser connement et simplement : “Canicule”. De la découle un autre morceau, puis un autre... Point commun entre eux, une note: le Mi bémol. Cette tonalité m'a pris par la main et les titres s'enchainaient d'une manière étrangement fluide. En outre, la chaleur sensuelle de cette nouvelle machine des temps anciens me fascinait.

De cette logique irrationnelle me vient l'idée de faire un “album” sur la thématique des saisons. Quoi de plus simple, je n'ai pas de paroles à écrire puisque je fais de la musique instrumentale. Je n'ai qu'à trouver des jeux de mots “poético-foireux” et l'affaire est dans le sac. Mais au fur et à mesure que l'album prenait forme, je sentais que l'ensemble baignait dans une atmosphère mélancolique et cotonneuse, une brume lumineuse et sombre à la fois. Un temps de mi-saisons en fait.

L'idée du titre de l'album “Les synth de glace” trouve ses origines dans les méandres de l'enfance. Ma grand-mère évoquait annuellement, début mai, cette croyance médiévale qui annonçait la fin du risque de gel pour les récoltes. Mais cela a toujours résonné en moi comme une prédiction mystique et occulte. Ma vénération pour les synthétiseurs à tôt fait de transformer les saints en synth et la froideur injustement attribuée à ces machines a fait le reste.

Ironie du sort, pressentiment, prédiction ou hasard, peu importe; toujours est-il que les Saints de glace débutent le 11 mai !

Le titre de l'album m'est venu bien avant la période dites du “confinement”. Aucun opportunisme déplacé, juste une curieuse coïncidence. L'ambiance "mi-figue, mi-raisin" de ce disque est pour moi devenue la bande-son de ces longues heures passées à regarder défiler les saisons et les joggers sous ma fenêtre."

LE VOISIN