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"C’est ce qui arrive quand on décide de s’enliser dans une ville de 30 000 habitants où la jeunesse laisse place aux centres commerciaux.

On fait trop de bruit, il faut étouffer nos cris en bordure de ville, dans les appartements, les bars ou les hangars. Alors beaucoup partent pour
se découvrir ailleurs et certains restent pour accueillir ceux qui reviennent avec nostalgie, mais qui disent qu’ils ne pourraient pas rester ici.

C’est bien. Ici tout le monde a le permis. On y croise les mêmes depuis des années et on est au courant de tout sauf de l’important. Le concours des alcooliques iconiques a lieu toute l’année, en même temps que la foire du vide. La nuit porte de drôles de conseils. Un nouveau camé par nouvelle caméra. Les revendeurs aux écrans plats sur les bras.

La solution n’est pas forcément de fuir mais on y pense. Que s’est il passé pour qu’on se transforme en rien. On a passé trop de temps à s’empêcher de devenir adulte qu’on en est devenu aigri. Pourtant ce n’est pas si grave, ou alors c’est qu’on nous le cache bien.

Heureusement qu’il reste les donneurs d’espoirs en bordure de ville, dans les appartements, les bars ou les hangars. On y croise les sourires qu’on ne voit plus dans le coeur. On tamise un instant les morceaux de chance qui nous pleurent le reste du temps.

L’opus d’un adolescent bloqué dans un trop proche passé ou l’album d’avant la maturité. C’est ce que qu’on pourrait dire de ces morceaux.
Avant de passer à autre chose il fallait que ça sorte. Je ne fais rien à l’endroit."