J’ai eu envie d’écrire pour les enfants, et je ne le savais pas. C’est arrivé par surprise. D’abord les belles choses, les choses dont j’ai rêvées étant enfant. Puis j’ai vu que je pouvais mettre des mots sur ce qui n’avait pas eu de mots. La beauté débordante de Charlevoix, les couchers de soleil près des gens que j’aimais. Mais aussi ces moments où je sentais quelque chose en moi de si fort que c’était épeurant. Parfois épeurant parce que ça allait disparaître une seconde après. Des fois, pas de mots parce que c’était triste ou douloureux. Une vie d’enfant, c’est tellement remplie. Et pourtant, souvent on s’amuse à oublier. Des mots que j’aurais voulu avoir à l’époque. Et en même temps, je ne suis plus un enfant maintenant. Mais certains mots étaient en attente. Certaines joies étaient restées prises en moi, de façon presque suffocante. Mais surtout la beauté.
Ou une joie que je n’ai pas voulu partager, parce que j’étais trop gêné. Parce que des fois, c’était pas assez, presque mal je croyais.
Maintenant, je vois des enfants autour de moi et j’ai eu envie de leur parler. Parce que je trouve ça encore émouvant.
Étrangement, les dernières choses que j’ai écrites, ce sont des musiques sans paroles. Il y a des choses que les mots n’arriveront jamais à dire, et la musique m’émeut tellement. À en pleurer, très souvent. Et je suis maintenant heureux de pleurer.
Les chansons ont été écrites en une semaine, sans effort. Une chanson, un matin. Puis, je les ai enregistrées la semaine suivante avec Nicolas et Adèle. Les pièces instrumentales, je les ai écrites plus tard. Une sorte de berceau autour du cœur. Une protection peut-être, parce que c’est délicat. Deux rêves, un pour entrer, un pour sortir. Dans la vie. Une protection contre la violence, qui souvent structure la vie adulte. Un retour à ces moments où j’entendais de la musique classique dans l’auto de mon père, assis en arrière, une vision des sandwichs que mes grands-parents nous
apportaient, quand nous passions la journée à la plage, avec ma mère, mon frère, et que seul en moi, je regardais passer les bateaux avec une étrange mélancolie que je ne comprenais pas, mais que je ne voulais pas perdre. Un vide, quand je regardais au-delà de l’Isle.
Nicolas Basque – Guitare, chœur
Musicien – invention
Thélonius Garcia – Piano
Musicien.ne.s – fugue
Annie Guénette – Violon
Madeleine Messier – Alto
Sheila Hannigan – Violoncelle
Yannick Chênevert – Contrebasse
Prise de son – chansons
Nicolas Basque au studio Des Écores
Prise de son – invention
Philémon Cimon à la salle Gilles-Lefebvre à Orford Musique
Prise de son – fugue
Claude champagne au studio Tempo
Mix – chansons
Nicolas Basque
Mix – invention et fugue
Philémon Cimon
Avec les encouragements de Claude Champagne
Mastering
Ryan Morey
Design graphique
Mathilde Corbeil
Photo couverture
Lucie Bergeron
Production
Les Disques du Règne
Je tiens à remercier chaleureusement les gens d’Orford Musique pour la résidence de création en avril 2023 et Georges Dimitrov pour les cours et l’assistance en contrepoint.