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C'EST EXTRA

by La Souterraine

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STRN-165

« La poésie contemporaine ne chante plus. Elle rampe. », lançait Léo Ferré dans sa célèbre Préface de 1956 au recueil Poète… vos papiers !. Pourtant, s’il en fut un qui sut faire œuvre de poète en même temps que de musicien, qui témoigna d’une intransigeance sans faille, de rébellion constante et d’une raideur – osons le mot – aristocratique tout en demeurant parmi le peuple, qui sut se faire bête, chien, singe, cheval, agneau, pleureuse, prophète halluciné, anarchiste en vers libres, contemporain profondément inactuel et par cela même tout aussi profondément nécessaire, ceci dans le cadre en apparence si étroit de la chanson française, ce fut lui. On n’enferme pas Ferré. On ne le bâillonne pas. Près de 25 ans après sa mort, sa grande gueule éructe encore en jaillissements fulminants et continue d’insuffler aux inactuels de notre temps des désirs féroces.

Beaucoup d’entre eux nous sont aujourd’hui connus grâce à La Souterraine, cette structure polymorphe qui permet à des talents rares de s’exprimer en toute liberté, en marge du commerce. En commandant à cette organisation un disque hommage à Ferré, ses éditeurs ne pouvaient viser plus juste. « L’idée est d’amener le répertoire de Léo vers de nouveaux publics, de nouvelles générations d’artistes, expliquent Mathieu Ferré, le fils de Léo, et Fabien Bonnin, pour l’éditeur Méridian à l’origine du projet. Nous pensions qu’avec le vivier d’artistes proches de La Souterraine, ce serait le partenaire idéal pour monter un projet unique, participatif, artistiquement fort. Par ailleurs, l’esprit qui fédère La Souterraine faisait écho à notre recherche d’éditeurs. Sur le papier le projet était déjà légitime. » Loin de l’ensevelir sous les roses fades que les croque-morts de la variété française savent si bien distribuer à ceux qui, de leur vivant, les narguaient et les méprisaient, les artistes ici convoqués s’ingénient de fait à faire éructer, et râler, et tempêter encore le Léo qu’ils aiment, le nôtre, celui qui fait désordre. Pas de nostalgie, pas de solennité.

En 68, Ferré était pop, en 2018, il l’est toujours. Exit les trop inévitables Avec le temps, C’est extra, La mémoire et la mer et autres Jolie môme, celles-là mêmes qui ne nécessitent pas de reprises sauf à vouloir cultiver les embaumements sans saveur, les déceptions écrites à l’avance. C’est vers des titres moins connus que se tournent les galeristes de la Souterraine, morceaux d’une puissance renversante pourtant, semblables à des mines placées sous le langage pour y creuser de salutaires percées.

Comment restituer Tu ne dis jamais rien, cet astre solitaire dont chaque mot, chaque son nous vient comme d’un infini lointain pour éclairer d’une lumière froide et fragile ce qui nous est le plus intime ? Comment le séparer de la voix de Ferré, de la diction de Ferré, de l’orchestre de Ferré ? Il ne fallait pas y songer. Juste laisser la phalène P.r2b se brûler à cette intensité. Et ainsi, dès l’ouverture de ce disque, le pari semble remporté : ce qu’on entend n’est pas un inoffensif saint Léo canonisé en toc, mais une métempsychose passagère, une mise en chair des mots, de l’esprit même, dans les jeunes corps d’ici et maintenant. Le ton aussi est donné : synthétique, écorché au romantisme noir de Baudelaire, gagné par le suave désespoir de Verlaine, voici le Ferré qui, du sentiment, savait l’ambivalence irréductible, l’incertitude, la torturante cruauté. De Si tu t’en vas qu’Aquaserge pare de grâce fantomatique à Vitrines, chanson de 1953 proposée par Mathieu Ferré et interprétée avec une gouaille grinçante par l’étrange Aurore Chevalier, de L’Opéra du pauvre entendu comme un air de giallo et proféré en toute urgence par Gontard à La Chanson triste que Corte Real & Charlie O. baignent d’un clair de lune irréel, la recréation musicale, principalement orchestrée par un « super-groupe » souterrainiste (Émile Sornin, homme à tout faire dans Forever Pavot ; Julien Gasc et Benjamin Glibert d'Aquaserge) est de taille, tandis que les mots, vifs, violents comme au premier jet, dardent leurs flammes de diamants bruts.

La pop dissidente de la Souterraine réussit ainsi ce qu’on n’aurait espéré voir se produire : la restitution de l’énergie de la lutte, si fondamentale dans toute sa vie et son œuvre, aux textes de Ferré. Son fils Mathieu ne s’y est pas trompé : « La Souterraine se bat à sa façon pour faire entendre les voix de ceux qui aujourd'hui se battent, déclare-t- il. Je suis heureux que Léo soit entré dans ce monde souterrain. Léo s'est toujours battu pour ce qu'il pensait être juste, il s'est battu pour la poésie, aujourd'hui c'est une nouvelle génération qui se bat pour SA poésie, c'est dire si j'en suis heureux. » Retour à Préface, non pas à celle de 1956 cette fois, mais à celle qui fut recomposée et enregistrée par Ferré en 1972, et dont le cri final ne cesse de revenir en écho derrière chaque piste de cet album : « A l’école de la poésie, on n’apprend pas. On se bat ! »

credits

released April 27, 2018

Direction artistique et production exécutive :
Benjamin Caschera & Benjamin Fain Robert pour La Souterraine
Direction musicale des enregistrements aux Labomatic Studios : Benjamin Glibert pour La Souterraine
Une production Les nouvelles éditions Méridian & La mémoire et la mer
Directeur artistique : Fabien Bonnin
Direction : Joëlle Galante, assistée de Marie Baron, Mathieu Ferré & Bruno Lion
Illustrations & Graphisme : Anna Wanda
Design & Layout : Michael Sallit
Enregistrement titres # 4, 5 & 11 : Bénédicte Schmitt aux Labomatic Studios
Enregistrement titres # 2, 7, 9 & 10 : Bénédicte Schmitt secondé par Igor Moreno aux Labomatic Studios
Titre #3 enregistré et mixé par Ray Borneo au studio Petrol Chips
Mixage titres # 2, 4, 5, 7, 9, 10, 11 : Bénédicte Schmitt aux Labomatic Studios
Mastering : Dominique Blanc-Francard aux Labomatic Studios

℗ & © 2018 Les nouvelles éditions Méridian / La mémoire et la mer

Tout titre paroles & musique de Léo Ferré, sauf titre #7 paroles de Louis Aragon & musique de Léo Ferré
Titres # 2, 4, 5, 6, 8, 11 & 13 © Les Nouvelles Editions Méridian & La Mémoire et la Mer
Titres # 7 © Les Nouvelles Editions Méridian
Titres # 1, 3, 9, 10 © Léo Ferré
Titre # 12 © La mémoire et la mer

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La Souterraine Saint Ouen Sur Seine, France

French & francophone pop underground.

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